La DEAL communique sur les ERP / accessibilité

**Vingt ans déjà…

Le 11 février 2005, la France inscrivait dans le marbre de la République une promesse : plus jamais le handicap ne pouvait condamner quiconque à l’invisibilité. Deux décennies plus tard, cette promesse résonne jusque sur les rivages de la Martinique, où la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL) s’emploie chaque jour à transformer les articles de loi en gestes concrets, visibles, palpables.

2005 : la rupture fondatrice

Il aura fallu ce texte, « loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées  », pour rappeler qu’il existe autant de handicaps que d’histoires humaines : moteurs, sensoriels, psychiques, cognitifs… En affirmant le droit à la compensation – cette Prestation de compensation du handicap qui vient épouser au plus près chaque déficit d’autonomie – la loi a placé la dignité non plus au rang de vœu pieux, mais de droit inaliénable.
Elle a surtout exigé l’accessibilité universelle : une ville où l’on chemine sans entrave, une école qui accueille sans détour, un marché de l’emploi qui reconnaît les talents avant les limites.

2025 : la Martinique aux couleurs de l’inclusion

Vingt ans plus tard, la DEAL Martinique tient la main courante de cette longue ascension vers l’égalité. Ses missions se lisent comme un roman d’action, moins spectaculaire que discret, mais d’une ténacité sans faille.

Veiller au respect des règles de construction : Chaque mois, la sous-commission départementale d’accessibilité se réunit. Autour de la table : architectes, techniciens, représentants associatifs. En 2024, 250 dossiers ont ainsi été scrutés ; 235 ont obtenu le feu vert – signe qu’en amont, les concepteurs pensent de plus en plus « inclusion » avant même de tracer la première ligne d’un plan. Reste la phase cruciale de l’exécution : depuis le 26 décembre 2023, toute fin de travaux doit s’accompagner d’une attestation de conformité. La DEAL mènera en 2025 une campagne auprès des mairies pour récolter ces sésames et s’assurer que la réalité épouse fidèlement le papier.

Veiller sur les grands rendez-vous du territoire

Tour des Yoles, carnavals, festivals sous les étoiles… 42 manifestations ont été contrôlées l’an passé. Sous les projecteurs d’une fête, la signalétique doit rester lisible, les sanitaires accessibles, les places réservées intactes. Là aussi, la DEAL agit comme garant de cette accessibilité pour tous !

Sensibiliser, informer, éveiller les consciences

Pour célébrer ce vingtième anniversaire, l’administration a lancé plusieurs actions : séminaire interne, affiches qui ponctuent les couloirs, articles sur l’intranet, puis ce passage à la radio – Il faut le savoir sur Martinique la 1ʳᵉ, le 28 avril dernier – qui a porté le message d’égalité jusque dans les cuisines martiniquaises. Quand la sous-préfète de Trinité a été auditionnée par le CÉSECÉM, la DEAL était encore là, à ses côtés, pour soutenir cette audition et permettre de rappeler que l’accessibilité du bâti est la condition même d’une citoyenneté pleine et entière.

Financer la mise en accessibilité

L’un des freins majeurs à l’accessibilité reste le coût des aménagements mais des financements existent bien !

  • Pour les collectivités, les possibilités de financement via la Dotation d’équipement des territoires ruraux (DETR) sont possibles.
  • Pour les ERP privés de 5e catégorie, un Fonds territorial d’accessibilité (FTA) a été créé en 2023. Doté de 300 millions d’euros sur 5 ans, il vise à aider les établissements à se mettre en conformité d’ici 2028. À ce jour, aucun dossier de demande n’a été recensé sur notre territoire. Une communication renforcée sera menée pour faire connaître ce dispositif.

L’accessibilité, horizon commun

Qu’on pousse une poussette, qu’on traîne une valise, qu’on vieillisse tout simplement, on sait combien une marche de trop peut devenir montagne. En œuvrant pour un territoire sans obstacle, la Martinique gagne sur tous les fronts : elle embellit le quotidien de ses habitants, elle attire un tourisme plus large, elle renforce l’attractivité de ses entreprises.

« Chaque rampe installée raconte un morceau d’égalité. »

Loin des chiffres et des sigles, c’est peut-être cette formule, glissée un jour par un agent de la DEAL, qui résume le mieux l’enjeu. Vingt ans après la loi, l’égalité n’est pas gravée une fois pour toutes ; elle se dessine au rythme des chantiers, des contrôles, des formations, des financements. Et tant qu’il restera une porte trop étroite, un trottoir trop haut, la DEAL Martinique tiendra la plume.

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