Oiseaux

Réglementation

En Martinique, environ 233 espèces d’oiseaux sont visibles. Parmi ces espèces, 16 ont été introduites et 217 sont considérées comme indigènes (Source : liste rouge Martinique, avril 2020). L’île compte une espèce strictement endémique (l’oriole communément appelé le Carouge), une espèce endémique de la Martinique et de Sainte-Lucie (le moqueur à gorge blanche) et une espèce endémique de la Martinique et de la Dominique (le colibri à tête bleue).

Le territoire se caractérise donc par une très importante diversité de son avifaune et l’enjeu de conservation y est donc important. C’est pourquoi, 107 espèces sont inscrites sur l’arrêté ministériel du 17 février 1989 relatif à la protection des oiseaux en Martinique. L’arrêté ministériel du 31 juillet 2013 a procédé à une actualisation en retirant une espèce de la liste des espèces de gibier chassable (le bécasseau maubèche) pour l’intégrer à l’arrêté des oiseaux protégés du 17 février 1989. Actuellement, 108 espèces d’oiseaux sont donc protégées.

Cette réglementation sera actualisée afin d’étendre la protection aux habitats mais aussi pour les préserver de la perturbation intentionnelle. En effet, l’avifaune en Martinique est soumise à de nombreuses pressions telles que la régression et/ou la dégradation des habitats, les perturbations occasionnées par la surfréquentation du public mais aussi la prédation par les espèces introduites.

Attention ! En cas de projet impactant des oiseaux protégés, votre projet peut être soumis à une Dérogation Espèce Protégée. Plus d’infos en cliquant ici !

Les Dérogations Espèces Protégées sont instruites :

  • par le CRBPO, s’il s’agit d’une manipulation à des fins scientifiques impliquant le baguage d’oiseaux avec des baques MNHN. Plus d’infos sur : https://crbpo.mnhn.fr/
  • par la DEAL Martinique pour tous les autres cas

Certaines espèces d’oiseaux sont chassables en Martinique, pour en savoir plus c’est ici.

Connaissances

Tous les oiseaux n’occupent pas le territoire de la même manière. Certains y restent toute l’année et toutes les étapes de leur cycle de vie se déroulent en Martinique. Pour d’autres, l’île est un site d’occupation temporaire. On distingue ainsi les espèces sédentaires des espèces migratrices.

Une espèce sédentaire est présente en Martinique toute l’année et est le plus souvent une espèce nicheuse. Une espèce migratrice effectue des déplacements entre deux zones géographiques distinctes ou entre deux habitats qui peuvent être géographiquement très éloignés. Une migration peut-être quotidienne, saisonnière ou annuelle. A l’échelle mondiale, il y aurait au total 8 principaux grands axes migratoires dont deux passent par les Caraïbes. La Martinique constituent ainsi l’une des haltes pour le nourrissage, le repos ou la reproduction.

Certaines espèces ne sont ni migratrices ni sédentaires. Dans ce cas, elles peuvent être pélagiques (fréquentent les côtes et le milieu marin) ou erratiques (ni sédentaires, ni migratrices, ni pélagiques).

Sucrier à ventre jaune (Espèce sédentaire)
Sucrier à ventre jaune (Espèce sédentaire) | ©Le Carouge
Noddi brun (Espèce pélagique)
Noddi brun (Espèce pélagique) | ©Le Carouge
Pigeon à couronne blanche (Espèce erratique)
Pigeon à couronne blanche (Espèce erratique) | ©A.Chabrolle
  • L’Oriole de la Martinique (Icterus bonana)

L’oriole de la Martinique (Icterus bonana) est le seul oiseau strictement endémique de la Martinique. Il appartient à la famille des merles et est facilement reconnaissable grâce à son plumage noir et orange feu.

Compte tenu des enjeux liés à cette espèce, l’oriole fait l’objet d’un Plan Régional d’Action (PRA). Ce PRA a été rédigé par Biotope et est animé par la DEAL. La durée d’application de ce PRA est de 5 ans, période pendant laquelle il convient de répondre aux objectifs suivants :

  • maintenir une populations viable d’oriole en Martinique
  • améliorer le statut de conservation de l’espèce
  • augmenter les effectifs en garantissant une stabilité des surfaces des habitats favorables.

L’action 1 de ce plan à fait l’objet d’un financement appel à projet AFB. L’étude sera bientôt disponible.

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Études financées par la DEAL sur l’Oriole de la Martinique :
 
 
  • Le Moqueur à gorge blanche (Ramphocinclus brachyurus)

Le moqueur à gorge blanche (Ramphocinclus brachyurus) est endémique des Petites Antilles (Martinique et Sainte-Lucie). En Martinique, son aire de répartition est restreinte à une petite surface sur la presqu’île de la Caravelle.

Moqueur à gorge blanche
Moqueur à gorge blanche
Moqueur à gorge blanche
Moqueur à gorge blanche

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Études et actions de conservation sur le moqueur à gorge blanche :
 
 
Accédez aux études menées sur le moqueur à gorge blanche via le site internet de l’Observatoire Martiniquais de la Biodiversité
 
Actions de conservation du moqueur à gorge blanche : site internet du Life Biodiv’om
 
Pour en savoir plus sur les actions de conservation du moqueur à gorge blanche du programme précédent, accédez au site internet du Life + Cap Dom
  • Le Colibri à tête bleue (Cyanophaia bicolor)

Le colibri à tête bleu (Cyanophaia bicolor) est endémique de la Martinique et de la Dominique. Il est le plus rare des 4 colibris présents en Martinique, cependant, cette espèce est facilement observable sur les massifs de la Montagne Pelée et des Pitons du Carbet. Il existe un dimorphisme sexuel permettant de distinguer le mâle de la femelle. Le mâle est vert aux nuances bleutées, sa tête et sa queue sont bleu roi aux reflets métalliques violacées. La face supérieure de la femelle est grise et verte et la face inférieure tend vers le blanc. Cette espèce peu commune doit faire face à plusieurs menaces.

Colibri à tête bleue mâle
Colibri à tête bleue mâle | ©M.Dewynter
Colibri à tête bleue femelle
Colibri à tête bleue femelle | ©B.Conde

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Étude financée par la DEAL sur le Colibri à tête bleue en Martinique :
 
 
  • Les limicoles

Les limicoles sont un groupe d’oiseaux que l’on peut observer aux Antilles.
Ce sont des petits échassiers ayant de longues pattes caractéristiques qui leur permettent d’aller dans les eaux peu profondes des marais ou du bord de mer.

Ces oiseaux se reproduisent sur le continent nord américain, puis migrent vers le continent sud américain pour l’hivernage, en passant par la Caraïbe. La Martinique est une des îles de leur axe migratoire. Certains nichent également aux Antilles comme le Pluvier de Wilson (Charadrius wilsonia, photo ci-contre).
Une quarantaine d’espèces différentes de limicoles peuvent être observées en Martinique. La DEAL a fait réaliser un guide illustré sur les 28 limicoles les plus fréquemment observés sur le territoire de la Martinique.

Réglementairement, 13 espèces sont protégées et 13 espèces sont chassables.
Cliquer sur l’image pour agrandir

16 limicoles font l’objet d’un dépliant qui détaille, espèce par espèce, les critères d’identification, leur répartition, leurs habitats, leur état de conservation et la réglementation qui les concernent.

Pour apprendre à les différencier, le critère de la taille est un premier indice !
Vous pouvez retrouver les limicoles des Antilles classés par taille en consultant le poster réalisé par Birds Caribbean (cliquer sur l’image pour agrandir)

Les principales menaces sur les limicoles sont la perte de leurs habitats, les changements climatiques, la perturbation (bruit) de l’homme sur les sites de nidification, la pollution, la chasse et les animaux non indigènes (chats, mangouste, rats, …) qui attaquent les nids ou oiseaux.

La liste rouge régionale de Martinique, publiée en avril 2020, a classé certains limicoles en espèces menacées (statut VU = Vulnérable) ou quasi menacée (statut NT = Near Threatened).
C’est le cas du courlis corlieu (Numenius phaeopus) ou du pluvier argenté (Pluvialis squatarola) identifiés comme vulnérables.

Pour aller plus loin
 
Retrouvez plus d’informations sur le déclin des limicoles, en consultant les études suivantes :
 
- State of canada birds 2019 ICOAN qui présente les pourcentages d’augmentation ou de diminution des oiseaux depuis 1970 à nos jours.
- Andres et al. en 2012 qui traite des effectifs des populations mondiales et des tendances d’évolution des populations de limicoles en 2012
- Hope et al. 2019 qui traite les tendances d’évolution des populations de limicoles en 2019
- Watts et al. 2015 qui propose une estimation de la mortalité anthropique soutenable à l’échelle mondiale en prenant en compte toutes les causes anthropiques de mortalité. Cette estimation, appelée PBR (Potential Biological Removal), se base, entre autres paramètres, sur l’âge de première reproduction, le taux de mortalité des adultes et sur les effectifs de la population. Le format du PBR est le nombre maximum d’oiseaux qui peuvent être tués par des causes anthropiques sans remettre en cause la conservation de l’espèce ."
  • Le Puffin d’Audubon (Puffinus lherminieri lherminieri)

Le puffin d’Audubon (Puffinus lherminieri lherminieri) est un oiseau marin pélagique à large répartition à l’échelle mondiale dans la zone intertropicale. Il est ainsi présent dans les Caraïbes et par conséquent, sur plusieurs îles des Antilles françaises dont la Martinique, sur laquelle il occupe, pendant la période de reproduction, certains îlets de la Réserve Naturelle des Ilets de Sainte-Anne.

Cet oiseau au mœurs nocturnes est noir sur sa face dorsale et blanc sur sa face ventrale. Le bout de son bec se caractérise par un petit crochet recourbé. Seules les vocalisations permettent de distinguer les mâles des femelles.

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Accédez aux rapports scientifiques sur le Puffin d’Audubon :
 
 
  • Les Sternes de Dougall (Sterna dougallii dougallii)

La sterne de Dougall est un oiseau migrateur cosmopolite à nette tendance tropicale qui niche à travers le globe dans les océans tropicaux et qui atteint la zone tempérée dans l’Atlantique Nord où elle niche dans des localités dispersées.

La plus grande population de sternes de Dougall se situe dans l’océan Pacifique Ouest et à travers l’océan Indien. Dans l’Atlantique Est ainsi que dans les Caraïbes, résident de plus petites populations. Il existe cinq sous espèces de sternes de Dougall et celle qui fréquente la Martinique est Sterna dougallii dougallii

Sterne de Dougall
Sterne de Dougall | ©B.Conde
Sterne de Dougall juvénile
Sterne de Dougall juvénile | ©D.Belfan

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Études financées par la DEAL sur les Sternes de Dougall en Martinique :
 
 
Pas de suivi réalisé en 2020 en raison de la crise Covid-19
  • Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC)

Le STOC – EPS (Suivi Temporel des Oiseaux Communs – Échantillonnage Ponctuel Simple) est un protocole coordonné par le CRBPO au sein du MNHN. C’est un échantillonnage standardisé et répété d’année en année, mis en place afin d’expliquer les fluctuations d’abondances des oiseaux communs observés par les ornithologues. En effet, des observations ponctuelles peuvent être le résultats de variations à plus grande échelle. Ce protocole, est réalisé au printemps à l’échelle nationale (avec des équivalents dans d’autres pays d’Europe) et a été adapté en Martinique depuis 2012.

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Accédez aux rapports du STOC :
 
  • Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux (ZICO)

Ces zones ont fait l’objet d’un inventaire scientifique dressé en application d’un programme international de Birdlife International visant à recenser les zones les plus favorables pour la conservation des oiseaux sauvages.
La Martinique étant sur la voie de migration entre les zones d’hivernage (Amérique du Sud) et les sites de reproduction (Amérique du Nord), de nombreux migrateurs y font halte.
Les migrateurs sont composés en moitié d’oiseaux d’eau, dont à peu près une dizaine d’Anatidae et une trentaine de Limicoles.
Cependant, il n’existe pas de grandes zones de concentration d’oiseaux d’eau migrateurs. Les groupes de migrateurs observés demeurent de taille modeste. Ils se rencontrent en réalité en petits nombres un peu partout en Martinique, en bord de mer, dans les marais, les mares naturelles, dans les lagunes en arrière des mangroves et dans les terrains de chasse aménagés.

Cliquer ici pour voir le .
  • Inventaire- Réserve Biologique Intégrale de la Montagne Pelée, 2010 (RBI)

26 espèces d’oiseaux ont été identifiées et réparties en 11 familles différentes. Parmi ces espèces, 9 sont endémiques des Petites ou des Grandes Antilles, une est strictement Martiniquaise (Oriole de Martinique) et une autre est propre à la Dominique et la Martinique (Colibri à tête bleue).

L’avifaune s’installe et s’étend selon ses préférences alimentaires en herbacées et graminées présentes dans plusieurs biotopes distincts (formations semi-arborées des crêtes volcaniques supérieures, espace forestier ombrophile tropical sub-montagnarde et formations de basse altitude).

La Réserve Biologique Intégrale (RBI) de la Montagne Pelée, d’une superficie de 2 301,41 ha, a été créée par arrêté interministériel le 28 avril 2007. Elle s’étend sur 4 communes (Morne-Rouge, Prêcheur, Grand-Rivière et Basse-Pointe) et comprend sept types de formations forestières.
Cette réserve est gérée par l’Office national des forêts (ONF), sur la base de documents d’aménagement élaborés en partenariat avec l’État et les communes concernées.
Dans le cadre de la connaissance de la faune et de la flore de cet espace, l’association Le Carouge a été contactée par l’ONF afin d’y effectuer un inventaire de l’avifaune, cofinancé par la Direction de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement (DEAL).

  • Inventaire - Etang des salines, 2013

Dans l’optique de la protection et de la conservation des oiseaux sédentaires nicheurs et migrateurs en Martinique, l’étang des Salines, site d’exception martiniquais, a été inscrit dans la prestigieuse Convention de Ramsar. Il s’agit d’un traité intergouvernemental qui vise à la conservation et à l’utilisation rationnelle des zones humides dotées de grande richesse écologique.
Le site des Salines présente, en effet, une biodiversité unique, qu’il est nécessaire de préserver parallèlement à la forte activité touristique que connaît la commune de Sainte-Anne à certaines périodes de l’année.
Dans ce cadre, l’association Le Carouge a été mandatée par la DEAL Martinique pour réaliser un inventaire de l’avifaune présente sur la partie ouest du site RAMSAR "Etang des Salines".

  • Les oiseaux exotiques

Les oiseaux exotiques sont des animaux non indigènes ou locaux, qui sont originaires d’une autre région.

Le vacher luisant (Molothrus bonariensis)

Le Vacher luisant ou Merle de Sainte-Lucie est un oiseau originaire d’Amérique du Sud. Il a colonisé naturellement les petites Antilles en remontant les îles par le sud puis Porto-Rico, Hispaniola et Cuba. Il est arrivé en Martinique vers 1960, c’est donc une espèce exotique. Le vacher parasite les nids d’espèces indigènes en y pondant son œuf. Le jeune oiseau expulsera ensuite ses concurrents. L’oriole de la Martinique (Icterus bonana) endémique de l’île, est une des victimes du vacher, ses populations ayant largement diminué depuis l’arrivée de l’espèce exotique en Martinique.

L’amazone aourou (Amazona amazonica)

L’amazone aourou est un perroquet originaire d’Amérique du sud et introduit en Martinique à la fin des années 1980. Populaire comme animal de compagnie, il a été relâché par des particuliers et les populations actuelles vivent sur les hauteurs de Fort-de-France. Son développement est à surveiller car, en trop forte densité, il peut causer des dommages importants aux cultures.
Pour en savoir plus sur les oiseaux de Martinique :
 
 
 
 
Accédez aux sites des associations qui œuvrent pour la préservation de l’avifaune :
 
Association le Carouge
Association AMAZONA

Données disponibles

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site internet de l’Observatoire Martiniquais de la Biodiversité

Vous pouvez accéder à des données SIG et des cartes sur : https://www.geomartinique.f
Des données sont également disponibles sur la base de données www.faune-martinique.org

Dans l’attente d’un Système d’Information sur la Nature et les Paysages (SINP) pour le territoire de la Martinique, vous pouvez envoyer un mail à : p-speb.deal-martinique@developpement-durable.gouv.fr, pour obtenir des données complémentaires disponibles sur votre site d’étude en précisant le pétitionnaire, l’objet de l’étude et la localisation du projet (numéro de parcelle).

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