Le label ÉcoQuartier

Créé en décembre 2012 par le Ministère du logement, le label ÉcoQuartier, a été conçu pour encourager, accompagner et valoriser des projets d’aménagement réellement durables. L’entrée dans la démarche est symbolisée par la signature par la collectivité de 20 engagements déclinés en une grille à renseigner avec les ambitions du projet. L’atteinte de ces ambitions est ensuite évaluée par la commission nationale, collège représentatif des principaux acteurs français de l’aménagement (public, parapublic, privé), qui décerne diplômes et labels ÉcoQuartier, permet d’attester de la qualité des projets suffisamment avancés. Ainsi, le diplôme « engagé dans la labellisation » est attribué aux opérations en chantier, le label venant récompenser une opération livrée, vivante.

Parce que les Départements d’Outre-Mer, par leur histoire, leur climat et leurs modes de vie présentent des enjeux particuliers et différents de ceux de l’Hexagone, l’idée d’une adaptation du dossier de labellisation ÉcoQuartier national, pour les territoires antillais, a été proposée en 2014 par les DEAL de Guadeloupe et de Martinique.

Au-delà d’une meilleure adéquation aux spécificités du territoire, il s’agissait aussi de permettre une meilleure appropriation de la démarche de labellisation par les porteurs de projet. Non seulement en leur proposant un outil plus contextualisé, mais aussi en les associant très fortement dans une démarche de coproduction de cet outil. Un dernier objectif était de capitaliser et d’articuler les différentes réflexions éparses produites ces dernières années par de multiples acteurs sur les deux territoires : charte Madras en Guadeloupe, les 10 principes d’un écoquartier en Martinique, etc.

En mai 2016, cette contextualisation antillaise du label ÉcoQuartier, a été proposée sous la forme d’une grille ÉcoQuartier adaptée et annexée au dossier de labellisation national

Ce document, élaboré de manière consensuelle et partagée avec les territoires de la Guadeloupe et de la Martinique, est l’aboutissement d’un an et demi de travail de concertation avec les acteurs de l’aménagement publics et privés : communes, EPCI, conseils régionaux et départementaux, caisse des dépôts et consignations, agence française de développement, SEM, agences d’urbanisme, agences des 50 pas géométriques, ADEME, bureaux d’études, promoteurs, architectes. Il fut piloté par les DEALs de Guadeloupe et de Martinique, la Direction Territoriale Normandie-Centre du Cerema et le bureau AD4 de la DHUP.

En septembre 2014, une première session d’ateliers a permis d’interroger la pertinence de chaque notion inscrite dans la grille ÉcoQuartier dans le contexte local. À partir de cette matière, des modifications, suppressions ou rajouts de certaines notions ont été proposés, puis validés par les acteurs des deux territoires lors d’une deuxième session d’ateliers en septembre 2015.

À titre d’exemple, les participants ont débattu du risque d’isolement que peut induire l’insularité et ont souhaité enrichir la dimension 5 de la grille – « Mettre en œuvre de démarches d’évaluation et d’amélioration continues » – avec une question soulignant la nécessité accrue de partage d’information, de recherche active de projets urbains ou aménagement en contexte culturel, climatique et social proche.
« Avez-vous mis en place des outils de veille urbaine sociale et technique, en particulier sur des territoires au contexte comparable ? »

Ces journées ont donc été l’occasion de débattre de la pertinence du document national en contexte antillais. Elles ont surtout permis d’échanger entre professionnels de l’urbain sur les pratiques de chacun, de confronter des expériences et de définir les questionnements essentiels à avoir tout au long d’un projet de quartier, au regard des contraintes naturelles, administratives, financières, techniques et sociétales des Antilles.

En plus des échanges et débats entre professionnels suscités, qui constituent déjà une réussite en soi, les résultats de ce travail ont surpris les acteurs eux-mêmes. En effet, si l’évidente spécificité des Antilles transparaît à travers certaines réécritures, d’autres interrogent un contexte plus large et ont vocation à participer aux réflexions sur l’évolution de la grille au niveau national.

Le dossier téléchargeable ci-dessous est l’aboutissement de ce travail concerté et a vocation à servir de guide aux collectivités dans la conception puis la mise en œuvre de leurs projets d’ÉcoQuartier.

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