Iguanes

Réglementation

Deux espèces d’iguanes sont présentes en Martinique.

L’iguane des petites Antilles, appelé localement iguane péyi (Iguana delicatissima) est une espèce en danger critique d’extinction (UICN), protégée et endémique des Petites Antilles. Du fait de son importante valeur écologique et patrimoniale, cet iguane fait l’objet d’un Plan National d’Actions (PNA) dont les objectifs sont l’amélioration des connaissances sur l’espèce, la sensibilisation à sa protection et la mise en place d’actions de conservation.

L’iguane commun, appelé localement iguane rayé (Iguana iguana) a été introduit par l’homme depuis la Guyane, jusque sur les îles de l’archipel Guadeloupéen à la fin du XIXème siècle, puis en Martinique dans les années 1950. A l’heure actuelle, il reste de loin la principale menace pour la survie à long terme de l’iguane des petites Antilles et est à l’origine de nombreux dommages sur le territoire. C’est pourquoi il a été classé en tant qu’ Espèce Exotique Envahissante et fait l’objet d’un Plan de Lutte afin que ses populations soient régulées.

Reconnaissance

Les différences entre ces deux espèces sont tant génétiques que morphologiques. Malgré cela, les deux espèces peuvent s’hybrider et leur descendance est fertile, ce qui conduit à une dominance du pool génétique de l’iguane commun et à l’accélération de la disparition de l’iguane péyi. Il est donc primordial de savoir les différencier.

Que faire si j’observe un iguane ?

Quelque soit la zone
 
Appeler le 05 96 50 57 58
 
et taper le numéro correspondant à la situation :
 
1 - je suis à Fort-de-France
2 - je suis à Schoelcher
3 - je suis au Robert, au François, à St Pierre, au Morne rouge, à Fonds St Denis, au Prêcheur, à Grand Rivière, à Macouba, à Basse Pointe, à Ajoupa-Bouillon, au Lorrain, au Marigot, à Sainte Marie et à Trinité
 
Pour toute autre commune de l’île, envoyer le signalement à

Pour les communes dans la zone rouge, en cas de dérangement par un iguane, vous pouvez également contacter votre commune en consultant l’

des communes équipées.

Connaissances

  • Le statut de conservation de l’iguane péyi

L’iguane péyi (Iguana delicatissima) est un reptile classé en danger critique d’extinction sur la liste rouge de l’UICN.

Iguane péyi (<i>Iguana delicatissima</i>) sur l'îlet Chancel
Iguane péyi (<i>Iguana delicatissima</i>) sur l'îlet Chancel | ©DEAL
  • Aire de répartition dans les petites Antilles
Aire de répartition dans les Petites Antilles
Aire de répartition dans les Petites Antilles | ©Carbet des Sciences
Historiquement, l’iguane péyi était présent sur l’ensemble des petites Antilles, entre Anguilla au Nord et la Martinique au sud, excepté à Saba et à Montserrat. Cependant, l’espèce a disparu d’un grand nombre d’îles et n’est aujourd’hui présente que sur les territoires suivants : Anguilla, St-Barthélémy, St-Eustache, la Guadeloupe et la Martinique.

En Martinique, la présence de l’iguane péyi est avérée dans les forêts du Nord autour de la Montagne Pelée. Des individus ont aussi été observés ponctuellement sur les communes du Lorrain et d’Ajoupa Bouillon.
Hormis ces secteurs, la plus importante population se situe sur l’îlet Chancel, protégé depuis 2005 par Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope (APB).

  • Visitez l’îlet Chancel

La DEAL a édité en 2022, un flyer pour rappeler les bonnes pratiques pour la visite de l’îlet Chancel. Il est téléchargeable ci- dessous.
Vous retrouverez aussi un panneau explicatif sur l’îlet pour une visite réalisée tout en préservant cette espèce protégée !

Panneau sur l'ilet Chancel
  • Les menaces qui pèsent sur l’iguane des Petites Antilles

L’iguane commun (Iguana iguana), une espèce exotique envahissante, représente la principale menace pour l’iguane péyi (Iguana delicatissima). Les iguanes sont des animaux territoriaux et l’iguane commun est clairement favorisé dans cette compétition de part sa taille plus importante et sa reproduction plus efficace. De plus, les deux espèces peuvent s’hybrider, donnant une descendance viable et fertile, dont les caractéristiques morphologiques témoignent de la dominance génétique de l’iguane rayé, accélérant ainsi la disparition de l’iguane péyi. A ce jour, il reste une population viable d’iguanes péyis non hybridée sur le versant Nord-Ouest de la Montagne Pelée. Bien que des iguanes envahissants soient parfois observés au Robert, aucun hybride n’a été recensé sur l’îlet Chancel.

Iguane rayé (<i>Iguana iguana</i>)
Iguane rayé (<i>Iguana iguana</i>) | ©ONF

La prédation par les espèces exotiques envahissantes ou domestiques telles que les rats, les mangoustes, les poules et les chats constituent une pression forte sur les sites de pontes lors des pics d’émergences. Au-delà des œufs, ces prédateurs peuvent s’en prendre directement aux juvéniles.

Les menaces d’origine anthropique ont également un impact non négligeable. La destruction directe des spécimens par braconnage, couplée à l’augmentation significative de l’urbanisation et par conséquent la réduction des habitats, contribuent à accélérer le déclin de l’espèce. L’habitat des iguanes doit être en partie arborée et la présence de bosquets est tout particulièrement nécessaire à la survie des juvéniles.

Depuis 2011, une autre menace guette l’iguane péyi, la bactérie Devriesea agamarum qui infecte certains individus de St-Barthélemy. Même si le mode de contamination et l’impact de cette bactérie sont encore peu connus, des conséquences sont déjà visibles (présence de kystes pouvant handicaper l’animal et causer la mort dans les cas les plus graves). Bien que cette maladie ne soit pas encore parvenue jusqu’en Martinique, il est facile d’imaginer les conséquences désastreuses que cela aurait sur des populations aux effectifs faibles et concentrées sur des territoires réduits tel que l’îlet Chancel.

Découvrez la fiche de présentation de l’iguane péyi et des menaces qui pèsent sur son espèce
 
 
  • Plan National d’Action iguane des petites Antilles

Les premières études menées dans les petites Antilles durant les années 1990 et 2000 ont permis de rendre compte des menaces importantes qui pèsent sur l’iguane des petites Antilles et de la nécessité de mettre en œuvre des actions de conservation fortes pour en assurer la sauvegarde. La France possède une responsabilité internationale vis-à-vis de l’iguane péyi, car une part importante de l’aire de répartition actuelle de l’espèce se situe sur son territoire.

C’est pourquoi un premier Plan National d’Actions (PNA) (2011-2015) a été mis en place. C’est un document qui présente les mesures à mettre en œuvre pour sauver une espèce menacée et protégée. La stratégie d’un PNA repose sur trois fondements applicables aux trois territoires concernés (Martinique, Guadeloupe et Saint-Martin) qui sont : l’amélioration des connaissances de l’espèce, la sensibilisation à sa protection et la mise en place d’actions de conservation.

Malgré ce premier PNA, l’état de conservation de l’iguane péyi ne s’est pas amélioré et le ministère de la Transition Écologique et Solidaire a souhaité poursuivre ses efforts à travers un second PNA pour une période de 5 ans (décembre 2018 à décembre 2023).

  • Caravane de sensibilisation iguane des petites Antilles

Le Réseau iguane des petites Antilles a également mis en place une caravane itinérante de sensibilisation, coordonnée par le Carbet des Sciences et animée par les associations suivantes : le Carbet des Sciences, le Carouge, la Sepanmar et Karisko. Cette caravane est financée par l’OFB, l’ONF et la DEAL.

Vous pouvez retrouver les affiches utilisées sur le site du réseau iguane péyi et sur le site du Carbet des Sciences.

Études financées par la DEAL sur l’iguane des Petites Antilles en Martinique :
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Atlas des Amphibiens et Reptiles de la Martinique | M.Dewynter (Biotope)
Etudes financées par la DEAL sur l’iguane rayé :
 

Données disponibles

Vous souhaitez obtenir plus d’informations, adressez vous à : p-speb.deal-martinique@developpement-durable.gouv.fr.

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