Chauves-souris (Chiroptères)

Réglementation

Les chauves-souris sont les seuls mammifères indigènes survivants de la Martinique. L’île abrite au total 11 espèces dont quatre sont subendémiques et une endémique de la Martinique. Trois d’entre elles se caractérisent pas un déclin continu des effectifs de leur population. Les principales menaces à l’origine de ce déclin sont la dégradation et la fragmentation des habitats, les pollutions et les accidents liés au développement de l’énergie éolienne. A ce titre, les 11 espèces bénéficient d’une protection renforcée via l’arrêté ministériel du 17 janvier 2018, modifié le 19 juin 2020. Cet arrêté précise qu’il est interdit de capturer les chauves-souris, de les détruire, de les vendre ainsi que de détruire leurs aires de repos et de reproduction. De plus, la perturbation intentionnelle (par exemple de les chasser sans les toucher) est également interdite.

Attention ! En cas de projet impactant des chauves-souris ou leurs habitats, votre projet peut être soumis à une dérogation Espèce Protégée. Plus d’infos en cliquant ici !

Connaissances

Le Parc Naturel Régional de la Martinique (PNRM), en partenariat avec la Société Française pour l’Etude et la Protection des Mammifères (SFEPM) et le groupe Chiroptères Martinique, réalise des suivis des principaux gîtes et effectue des actions de sensibilisation auprès de la population. La DEAL et la CTM sont co-financeurs de ces études.

  • Murin de la Martinique (Myotis martiniquensis)

Myotis martiniquensis est endémique de la Martinique. Une sous-espèce serait également présente sur l’île de la Barbade. Cette espèce insectivore est présente dans les milieux forestiers et se porte bien sur les massifs de la Montagne Pelée et des Pitons du Carbet. En revanche, dans ses autres habitats, elle est exposée à divers menaces telle que la pollution lumineuse et la fragmentation de son aire de répartition. Le dérangement dans les gîtes constitue une réelle menace et pourrait porter atteinte aux populations.
Son endémisme confère au Murin de la Martinique un statut patrimonial important et la surveillance de ses populations et de ses habitats est indispensable.

  • Ptéronote de Davy (Pteronotus davyi)

Cette espèce est présente en Amérique centrale, dans la partie nord de l’Amérique du Sud ainsi que dans les grandes et petites Antilles. Les connaissances quant au nombre de gîtes connus sont encore lacunaires.

  • Natalide isabelle (Natalus stramineus)

Cette espèce est peu commune et endémique des petites Antilles. Natalus stramineus est arboricole, ce qui suggère l’existence de diverses pressions. Les menaces ne sont pas encore très bien identifiées ainsi que le nombre de sites de reproduction en Martinique. Une vigilance particulière s’impose donc pour cette espèce.

  • Tadaride du Brésil (Tadarida brasiliensis)
La Tadaride du Brésil est présente largement sur le continent américain et sur l’ensemble des Petites Antilles. Cette espèce est relativement commune en Martinique et ne semble pas subir de menace alarmante. Cependant, elle peut s’adapter et vivre dans des milieux modifiés par l’homme. Elle reste donc exposée à de nombreux dérangements, voire à des destructions directes des spécimens.
  • Noctilion pêcheur (Noctilio leporinus)

Noctilio leporinus est essentiellement présent en Amérique centrale, en Amérique du Sud, ainsi que dans les grandes et petites Antilles. Les populations sont en déclin sur l’ensemble de son aire de répartition sans que les causes majeures de ce constat ne soient définies. La pollution des eaux par les pesticides (chlordécone), les hydrocarbures, des poissons et insectes aquatiques (constitutifs de son régime alimentaires) pourrait expliquer ce déclin. De plus, la destruction des zones humides par comblement, des ripisylves et des mangroves liée à l’urbanisation peut également contribuer à la diminution des effectifs des populations de cette espèce.

  • Ardops des Petites Antilles (Ardops nichollsi)

Cette espèce est endémique des petites Antilles et peu abondante en Martinique. Les gîtes de l’ardops des petites Antilles sont arboricoles avec une préférence pour les milieux forestiers humides où il semble se reproduire et se nourrir. La pérennité des populations semble liée au maintien de la qualité des forêts riches en essences pour leur permettre de se nourrir tout au long de l’année. Elle serait ainsi sensible a la fragmentation de son habitat forestier.

  • Artibé de la Jamaïque (Artibeus jamaicensis)

Cette espèce est présente en Amérique centrale, au nord de l’Amérique du Sud et dans les grandes et petites Antilles. Sa large répartition, l’abondance de ses effectifs et la diversité de ses habitats laissent penser que cette espèce est peu affectée par l’homme. Cependant, les données sont encore très lacunaires concernant sa dynamique de reproduction. De plus, une grande partie de ses gîtes sont arboricoles et difficilement détectables. Une vigilance doit donc être maintenue quant à l’évolution des populations de cette espèce.

  • Monophylle des Petites Antilles (Monophyllus plethodon)
Monophyllus plethodon est une espèce endémique des petites Antilles peu commune. Son habitat est presque exclusivement forestier et la fragmentation des forêts constitue la principale menace pour cette espèce sensible. De plus, les impacts des cyclones peuvent réduire temporairement la ressource en fleur utilisée par cette espèce.
  • Brachyphylle des cavernes (Brachyphylla cavernarum)

Le Brachyhylle des cavernes est endémique des petites Antilles et de Porto-Rico. Il est davantage présent dans les jardins plutôt qu’en milieu forestier. Il s’est donc adapté à la proximité de l’homme. Cette espèce est relativement abondante et de nombreux gîtes ont été recensés. Elle ne semble donc pas particulièrement menacée. Cependant, les connaissances concernant sa dynamique de reproduction sont encore incomplètes et une vigilance doit être maintenue.

  • Sturnire messager (Sturnira angeli)

Sturnira angeli est une espèce endémique des petites Antilles. C’est une espèce arboricole affectant les forêts humides, ce qui en fait une espèce sensible. Sa pérennité est liée à la qualité des milieux forestiers qui doivent se composer d’une diversité d’essences suffisante pour assurer tout au long de l’année sa ressource en fruit. Il est possible que Sturnira angeli subisse des déclins locaux liés à la dégradation des milieux forestiers. Cependant, elle reste largement répartie (aucun gîte connu mais répartie sur 11 communes) et peut parfois même fréquenter les vergers.

  • Molosse commun (Molossus molossus)

Cette espèce est essentiellement présente sur le continent américain et dans les îles des Caraïbes. Molossus molossus est particulièrement commun en Martinique. Sa petite taille lui permet d’accéder à une grande diversité de gîte. Il affecte notamment les habitations humaines. Le Molosse commun ne semble pas particulièrement menacé mais sa proximité à l’homme peut se traduire par des menaces telles que le dérangement ou la destruction de spécimens.

Vous connaissez des gîtes à chauves-souris : contactez le Parc Naturel de Martinique 0596 64 42 59 contact@pnr-martinique.com
Présence de chauves souris : quels risques ?
Études réalisées en partenariat avec la DEAL :
 
 
 
Plusieurs missions de répérage on été réalisées à l’échelle de la Martinique entre 2000 et 2017 par la SFEPM, le PNRM, la FREDON, F.Catzelfis, A. Lenoble et M.Henry. Ces rapports sont disponibles sur demande.
 
 
 
 
 
 
 
 
Suivi des gîtes à chiroptère de Martinique et mise en place de mesures de conservation 2015-2016
A consulter sur place au centre de documentation de la DEAL Martinique (05 96 59 58 03)
 
 
Pour en savoir plus sur les chauves-souris en Martinique :
 
 
 
Pour en savoir plus sur la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM) c’est ici

Données disponibles

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site internet de l’Observatoire Martiniquais de la Biodiversité

Vous pouvez accéder à des données SIG et des cartes sur : https://www.geomartinique.fr
Des données sont également disponibles sur la base de données www.faune-martinique.org

Pour obtenir les couches SIG des gîtes des différentes espèces de chiroptères, envoyez un mail à l’adresse p-speb.deal-martinique@developpement-durable.gouv.fr en précisant : le pétitionnaire, le maître d’œuvre, le cadre et l’objet de l’étude, la localisation du projet (numéro de parcelle) et la donnée attendue.

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