Mollusques d’eau douce

Réglementation

En Martinique, il n’existe aucun arrêté de protection pour les mollusques terrestres ou vivant en eau douce.

Connaissances

Les mollusques constituent le groupe zoologique le plus diversifié après celui des insectes et comprennent, selon les auteurs et les estimations, entre 70 000 et 200 000 espèces (Chapman 2009, IISE 2011, Rosenberg 2014). On estime que 50 % des espèces de mollusques dans le monde sont encore inconnues (MNHN). A l’origine marin, l’embranchement des mollusques s’est diversifié en conquérant les milieux dulçaquicoles (en eau douce) et terrestres grâce à de nombreuses adaptations morphologiques, anatomiques et comportementales. Les mollusques sont des animaux au corps mou, possédant pour la grande majorité une coquille calcaire, qui peut être importante ou réduite, interne ou externe.

La Martinique est l’île des petites Antilles possédant le plus d’espèces endémiques de mollusques étant donné que sur les 62 espèces de mollusques terrestres recensées, 21 sont endémiques de l’île. Pour les 25 espèces de mollusques d’eaux douces recensés en revanche, aucune ne présente un endémisme (Delannoye et al 2015).

Les gastéropodes représentent la classe la plus diversifiée et comprend la majorité des espèces connues de mollusques. Les gastéropodes ont colonisé la plupart des écosystèmes terrestres, marins et dulçaquicoles où ils ont développé des stratégies alimentaires et des systèmes de reproduction très diversifiés.

Quelques exemples de gastéropodes présents en Martinique :

<i>Helicina antillarum</i>
<i>Helicina antillarum</i> | ©J.Mailles
<i>Amphibulima rubescens</i>
<i>Amphibulima rubescens</i> | ©J.Mailles

On peut également citer comme exemple de gastéropode le Pleurodonte déprimé (Discolepis desidens). Ce petit escargot, endémique de Martinique, fut pendant un temps classé comme une espèce éteinte. Il fut redécouvert en 2006.

Cette espèce vivant au sol en milieu ombragé des forêts humides de moyenne altitude n’est connue que d’une seule petite station d’où son classement "En danger critique" sur la liste rouge UICN des espèces menacées de la faune de Martinique. Certes, les alentours de ce spot montrent une possibilité d’extension de son territoire du fait d’un biotope quasi-identique, mais les recherches effectuées depuis sa redécouverte n’ont pas présenté d’éléments suffisants allant dans ce sens. Il est donc délicat de se prononcer sur l’effectif des populations du fait que toute perturbation du milieu pourrait être fatale à cette espèce à coquille extrêmement fragile.

Pleurodonte déprimé <i>Discolepis desidens</i>
Pleurodonte déprimé <i>Discolepis desidens</i> | ©R.Delannoye

Toutefois, chaque année, un contrôle de sa présence est effectué avec précautions. L’habitat est pour l’instant stable. Seules de graves perturbations telle que des intrusions humaines, un cyclone détruisant les arbres sur le site, mais aussi le réchauffement climatique, pourraient détruire irrémédiablement cette espèce (source : liste rouge UICN).

Malheureusement, la Martinique apparaît également comme l’une des îles les plus riches au niveau des petites Antilles en termes d’espèces de mollusques introduites (Delannoye et al 2015). Melanoides tuberculata a été découverte pour la première fois en 1979 en provenance d’Afrique de l’Est. Les études ont montré une rapide colonisation de toute l’île (Pointier, Thaler et al. 1993). Une autre espèce, Amerianna carinata, venant d’Australie a été découverte dans la rivière du Galion en 1987 (Pointier 1996). Actuellement, l’espèce se restreint à des bras morts de rivières et à quelques mares. Il est raisonnable de penser que d’autres espèces ont été introduites via les échanges maritimes, en particulier dans les rades et les ports.

Pour en savoir plus sur l’ensemble des mollusques continentaux de la Martinique, consulter cet ouvrage du MNHN

Données disponibles

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site internet de l’Observatoire Martiniquais de la Biodiversité

Dans l’attente d’un Système d’Information sur la Nature et les Paysages (SINP) pour le territoire de la Martinique, vous pouvez envoyer un mail à : p-speb.DEAL-martinique@developpement-durable.gouv.fr, pour obtenir des données complémentaires disponibles sur votre site d’étude en précisant le pétitionnaire, l’objet de l’étude et la localisation du projet (numéro de parcelle).

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