Protection des espèces marines

Espèces menaces et emblématiques

Les océans abritent une grande partie de la biodiversité marine. Néanmoins, cette dernière subit une perte probablement irréversible en raison du grand nombre de menaces qui pèse sur elle (la surpêche, les prises accidentelles, les espèces envahissantes, le réchauffement climatique, l’aménagement des zones cotières etc). L’IUCN (International Union for Conservation of Nature) publie chaque année une Liste Rouge qui recense les menaces d’extinction des espèces marines et permet d’identifier les priorités en matière de conservation marine. Plus de 30% des espèces de raies et de requins à l’échelle mondiale sont actuellement en danger d’extinction. En Martinique, la quasi totalité des requins est considérée comme menacée. De plus, la réglementation européenne interdit la pêche de certaines espèces de requins (requins renards, requins marteaux, requins océaniques, requins baleines, requins blancs et requins soyeux) et de raies. Des espèces comme le poisson scie, le mérou Nassau, la tortue de Ridley ou encore la tortue imbriquée sont actuellement en danger critique d’extinction d’après la liste rouge publiée en 2019 par l’IUCN. L’ensemble des tortues visibles en Martinique est considéré comme en danger d’extinction (tortue verte et tortue Luth) ou vulnérable (tortue de Couanne). La tortue verte était autrefois abondante aux Caraïbes mais son nombre a considérablement chu à cause de sa capture intensive.
Ces espèces font parties du patrimoine de la Martinique et jouent un rôle non négligeable dans son attractivité. Il est essentiel qu’elles soient protégées.

Les espèces comme le perroquet bleu, le zawag flamand, le zawag bleu, le baliste royal, les poissons anges et le platax sont des espèces emblématiques patrimoniales d’intérêt pour la Martinique. Il s’agit d’espèces caractéristiques dont la portée touristique est importante. Ces espèces sont des espèces vulnérables qu’il faut s’attacher à préserver.

Tortue verte (<i>Chelonia mydas</i>)
Tortue verte (<i>Chelonia mydas</i>) | ©S.Munier

Réglementation espèces protégées

L’arrêté ministériel du 1er juillet 2011 (modifié par l’arrêté du 3 septembre 2020) fixe la liste des espèces de mammifères marins qu’il est interdit de détruire, mutiler, capturer, ou perturber intentionnellement (incluant la poursuite ou le harcèlement des animaux dans le milieu naturel). L’ensemble des mammifères marins que l’on peut croiser en Martinique se trouve dans cette liste (baleine à bosse, cachalot, dauphin tacheté pantropical, dauphin tacheté de l’atlantique, grand dauphin, dauphin de fraser, pseudorque, orque naine, et globicéphale tropical).

L’arrêté ministériel du 14 octobre 2005 fixe, quant à lui, la liste des tortues marines protégées sur le territoire national et les modalités de leur protection. Sont concernées par cet arrêté, la tortue luth, la tortue caouanne, la tortue olivâtre, la tortue de Kemp, la tortue imbriquée et la tortue verte. La destruction, l’altération ou la dégradation du milieu particulier des tortues, des œufs et des nids ainsi que la capture, l’enlèvement ou la perturbation intentionnelle des tortues marines sont interdits.

L’arrêté du 25 avril 2017 fixe la liste des coraux protégés en Guadeloupe, en Martinique et à Saint-Martin et les modalités de leur protection. Sont concernées par cet arrêté 16 espèces de coraux. La mutilation, la destruction, l’enlèvement ainsi que le transport, le colportage, l’utilisation commerciale, la détention, la mise en vente, la vente, ou l’achat de spécimens sont interdits.

<i>Orbicella faveolata</i>
<i>Orbicella faveolata</i> | ©S.Munier

Commerce

Les étoiles de mer, ophiures, hippocampes, oursins et syngnathes se retrouvent sur la liste des interdictions de pêche afin de les préserver. Dans certaines zones du monde, ces espèces sont abondamment récoltées pour être séchées et vendues aux touristes et aux décorateurs. Afin de préserver les populations martiniquaises, leur récolte est désormais interdite.

Très recherchée en Chine, la famille des holothuries est, elle aussi, victime du commerce international. Leur valeur commerciale très élevée, la facilité avec laquelle elles peuvent être récoltées et leur vulnérabilité (du fait de leurs caractéristiques biologiques, de leur dynamique et des fonds sur lesquels elles vivent) encouragent la surexploitation dont elles sont victimes dans certaines régions du monde. Compte tenu du rôle vital qu’elles jouent en régulant la qualité de l’eau, en fouillant les sédiments et en recyclant les nutriments que les algues et coraux peuvent ensuite absorber, il est essentiel qu’elles soient protégées. Certaines espèces d’holothuries sont d’ailleurs inscrites en annexe de la CITES (convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction).

La pêche aux oursins et aux langoustes grainées est, elle aussi, interdite afin de permettre aux stocks de se renouveler.

Langouste rouge (<i>Justitia longimana</i>)
Langouste rouge (<i>Justitia longimana</i>) | ©S.Munier

Habitat

Les herbiers, qui forment des prairies sous marines en forte régression depuis plusieurs décennies, assurent de multiples fonctions (oxygénation, stabilisation des fonds, production de matière organique, source de nourriture, zone de frayère, nurserie et refuge pour de nombreux organismes). Leur importance écologique est considérable. Leur capacité de production en matière organique est comparable aux forêts tropicales.

Les coraux, quant à eux, jouent un rôle crucial dans les biotopes marins. Tout comme les herbiers, ils servent d’abris écologiques à plusieurs espèces, ils fournissent protection et nourriture à divers animaux et sans compter qu’ils servent de nurserie à d’innombrables espèces. On estime que 25% de la vie sous-marine réside dans les récifs du monde. Malheureusement, plus de 33% des coraux au niveau mondial sont actuellement menacés d’extinction. En Martinique, leur nombre diminue un peu plus chaque année du fait de la pression anthropique et de nombreux autres phénomènes.

<i>Halophila stipulacea</i> et Serpentine ocelée (<i>Myrichthys ocellatus</i>)
<i>Halophila stipulacea</i> et Serpentine ocelée (<i>Myrichthys ocellatus</i>) | ©S.Munier

En savoir plus

Réglementation pêche : site internet de la direction de la mer

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