Poissons d’eau douce

Réglementation

Il n’existe aucun arrêté de protection des poissons d’eau douce en Martinique.

Cependant, leur collecte n’est pas autorisée car leur pêche est interdite sur tout le territoire depuis 2009 en raison de la contamination à la chlordécone. Pour consulter l’arrêté préfectoral et pour plus d’informations, rendez-vous sur la page Pêche en eau douce.

Dans le cadre de suivis scientifiques des cours d’eau, une autorisation de pêche doit être obtenue auprès de la DEAL Martinique. Envoyer votre demande à p-speb.deal-martinique@developpement-durable.gouv.fr, en précisant le contexte et les objectifs de l’étude, la technique de pêche, la localisation des pêches prévues et le planning.

Connaissances

22 espèces de poissons sont présentes dans les cours d’eau de Martinique.

  • Le Poisson gale (Anablepsoides cryptocallus)

L’unique poisson d’eau douce endémique de Martinique est le Poisson gale (Anablepsoides cryptocallus). Ce petit poisson orangé pointillé de rouge d’environ 6 cm de long possède des nageoires dorsales et anales remarquablement décalées vers l’arrière du corps. Les mâles présentent parfois un reflet bleu tandis que les femelles peuvent avoir une tache noire dorsale à la limite de la nageoire caudale. Sa bouche orientée vers le haut indique une alimentation en surface, très probablement constituée de petits invertébrés ou de biofilm.

Présent préférentiellement dans les milieux abrités du courant et encombrés de végétaux semi-aquatiques, on le rencontre aussi bien dans les plaines que sur le piémont des cours d’eau de la zone centrale de l’île, qui a été identifiée comme le noyau de la population, tant par la diversité que par l’extension spatiale des milieux humides qu’elle offre. Ce poisson très rustique peut survivre hors de l’eau, voire s’y déplacer par bonds successifs, tant que les conditions restent humides. Les œufs pondus fréquemment seraient résistants aux "à sec" pour n’éclore qu’à la remise en eau du milieu.

Soumis à deux menaces anthropiques inquiétantes, ce poisson se retrouve être "Vulnérable" sur la liste rouge des espèces menacées pour la faune de Martinique. La première correspond à l’artificialisation des petites réserves d’eau naturellement précaires dans lesquelles il évolue par l’urbanisation ou la mise en culture des zones humides. La seconde résulte de la compétition biologique avec trois espèces de poissons introduites dans les années 1950, pour la lutte contre les moustiques et l’aquariophilie, qui occupent les mêmes milieux en y étant bien plus prolifiques. Les captures pour l’aquariophilie dont il fait aussi l’objet constituent une menace même si son impact n’a pas été évalué (source : liste rouge UICN).

  • Le Colle-roche (Sicydium spp)

L’espèce de poissons d’eau douce la plus répandue est le Sicydium ponctué (Sicydium punctatum), reconnaissable à ses écailles tachetées. D’une taille allant de 6 à 12 cm, le sicydium est un brouteur de substrats. La reproduction a lieu d’août à janvier, pendant la saison des pluies (Lim et al 2002). Après l’éclosion, les larves sont entraînées vers la mer, où elles passent quelques mois avant de revenir en eau douce une fois adultes. En Martinique, ce sont les cours d’eau du Nord qui en sont le plus riches. Une autre espèce, le Sicydium de Plumier (Sicydium plumieri), fréquente les mêmes cours d’eau martiniquais que Sicydium punctatum, avec un régime alimentaire et un mode de reproduction similaires, tout en étant un peu moins abondante.

Ces poissons sont facilement observables dans la rivière car posés souvent sur les rochers. Les sicydiums, appelés colle-roche localement, se retrouvent de l’amont à l’aval des cours d’eau de Martinique car ils possèdent une ventouse sous la tête qui leur permet de remonter les cours d’eau et de franchir les cascades et les ouvrages anthropiques comme les gués.

<i>Sicydium punctatum</i>
<i>Sicydium punctatum</i> | ©DEAL
  • L’Anguille (Anguilla rostrata)

Il existe moins d’une vingtaine d’espèces de la famille des Anguillidae dans le monde. La Martinique possède une espèce d’Anguille, Anguilla rostrata. Présente dans les cours d’eau du Nord de la Martinique, elle fait partie des espèces migratrices vivant en eau douce (embouchures, rivières ou étangs) et se reproduisant en mer, plus précisément dans la Mer des Sargasses (Atlantique nord).

Ce poisson serpentiforme peut atteindre une taille allant jusqu’à 1m40. Sa coloration change en fonction du stade de son cycle : larves transparentes après leur éclosion, anguille jaune dans les eaux douces et anguille argentée dans les eaux saumâtres. Véritable prédateur, l’anguille se nourrit de larves d’insectes, de crustacés et de jeunes poissons. Elle est classée dans la catégorie « en danger d’extinction » sur la liste rouge UICN de la faune de Martinique.

Données disponibles

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site internet de l’Observatoire Martiniquais de la Biodiversité

Dans l’attente d’un Système d’Information sur la Nature et les Paysages (SINP) pour le territoire de la Martinique, vous pouvez envoyer un mail à : p-speb.deal-martinique@developpement-durable.gouv.fr, pour obtenir des données complémentaires disponibles sur votre site d’étude en précisant le pétitionnaire, l’objet de l’étude et la localisation du projet (numéro de parcelle).

Partager la page

Commentaires

Tous les champs marqués d’une astérisque (*) sont obligatoires.

Entrez vos informations pour commenter