Lézards

Réglementation

Plusieurs espèces de lézards sont présentes en Martinique. Certaines sont natives et peuvent même parfois être endémiques de l’île. D’autres ont été introduites et ont pour certaines un caractère envahissant. Actuellement, 7 lézards natifs sont protégés par le nouvel arrêté ministériel du 14 octobre 2019 relatif à la protection des Amphibiens et Reptiles de la Martinique (version actualisée et rectifiée de l’arrêté du 17 février 1989).

NB : cette page porte sur l’ensemble de ces lézards à l’exception des iguanes. Pour en savoir plus sur les iguanes en Martinique, cliquez ici.

Attention ! En cas de projet impactant l’un de ces lézards, votre projet peut être soumis à une dérogation Espèce Protégée. Plus d’infos en cliquant ici !

Connaissances

  • L’Anolis de la Martinique (Dactyloa roquet)

L’anolis (Dactyloa roquet) est endémique de la Martinique et de la Barbade.

Il est en général bien connu car très présent sur l’ensemble de l’île. En effet, il occupe tous les milieux depuis le niveau de la mer jusqu’à 1200 m d’altitude. Doté d’une bonne capacité d’adaptation et d’une bonne résilience face à diverses perturbations, il arrive à perdurer dans des milieux anthropisés comme les villes ou les milieux cultivées.

Il existe en Martinique 4 lignées d’anolis qui diffèrent selon leur localité, elle-même délimitée selon leur histoire évolutive (Nord-Ouest, Centre, Sud-Ouest et Sud) . Globalement, ces petits lézards sont très colorés et leur apparence varient surtout selon le type d’habitat qu’ils fréquentent.

  • Le gymnophtalme de Plée (Gymnophtalmus pleii pleii)

Le gymnophthalme de Plée (Gymnophtalmus pleii) est un petit lézard endémique des petites Antilles. La sous-espèce Gymnophthalmus pleii pleii, est, quant à elle, endémique de la Martinique.

Gymnophthalme de Plée
Gymnophthalme de Plée | ©M.Dewynter

Il est largement présent sur l’île avec une préférence pour les milieux secs et chauds. Il est en revanche peu présent dans les zones plus fraîches au-delà de 500m d’altitude.

L’un des critères de reconnaissance de ce lézard est sa queue plus longue que son corps. Il se caractérise aussi par une couleur sombre brillante, métallique et d’une longue bande longitudinale courant de la nuque à la queue. Il ne doit pas être confondu avec le gymnophtalme d’Underwood (Gymnophtalmus underwoodi), une espèce exotique envahissante dont il se distingue par la coloration de son corps et l’aspect de ses écailles.

Le gymnophtalme de Plée est une espèce vive pouvant s’adapter à des milieux anthropisés mais il reste cependant dépendant d’une proximité à des zones de végétation. Il est donc sensible à l’ouverture des milieux. L’autre principale menace qui pèse sur ce lézard est la prédation par les espèces introduites. Une mise en compétition pour la ressource avec gymnophtalme d’Underwood est également possible.

  • Le Thécadactyle à queue turbinée (Thecadactylus rapicauda)

Le thécadactyle à queue turbinée (Thecadactylus rapicauda) un gecko indigène présent en Amérique du sud, en Amérique centrale et dans les petites Antilles. Il ne doit pas être confondu avec le gecko mabouia (Hemidactylus mabouia), un gecko exotique envahissant.

Thécadactyle à queue turbinée
Thécadactyle à queue turbinée | ©M.Dewynter

Il est facilement reconnaissable par ses doigts palmés, son corps trapu et sa queue aplatie à la base. Sa couleur est variable selon les individus, l’habitat, le substrat et le moment de la journée.

En Martinique, il n’est pas très abondant et discret. Il occupe une large diversité de milieux avec une préférence pour les forêts sèches et un évitement des milieux humides. Il dispose d’une bonne capacité d’adaptation et perdure dans les zones anthropiques à proximité d’espaces végétalisés.

Il n’est pas particulièrement menacé en Martinique mais reste sensible à la réduction de son habitat naturel. De plus, l’introduction du Gecko tokay (Gekko gecko), une espèce exotique envahissante constitue une menace à long terme via la prédation des juvéniles et la compétition potentielle pour la ressource.

  • Les Sphérodactyles

Le Sphérodactyle de Saint-Vincent (Sphaerodactylus vincenti)

C’est un gecko endémique des Petites Antilles. Il est présent au sud de la Martinique et dans les îles du sud des petites Antilles.

Sphérodactyle de Saint-Vincent
Sphérodactyle de Saint-Vincent | ©M.Dewynter

Le Sphérodactyle de Saint-Vincent a le plus souvent une tête orange et la couleur de son corps varie du gris au marron avec des motifs plus ou moins contrastés. Sa queue est courte et épaisse.

En Martinique il est présent en zone littorale et dans les forêts sèches. Les milieux humides lui sont moins favorables. Il peut occuper des milieux anthropisés mais reste inféodé aux zones boisées. Il est donc vulnérable face à l’ouverture des milieux qui fragmente son habitat et isole ses populations. Il n’est pas encore vraiment menacé mais ses effectifs sont en baisse et la disparition des continuités écologiques dans le sud de l’île constitue sa principale menace.
En Martinique, trois sous-espèces ont été décrites : celle du Diamant (S. v. adamas), celle des Trois îlets (S. v. josephinae) et le fabuleux (S. v. psammius).

Le Sphérodactyle cocardé (Sphaerodactylus festus)

C’est un autre gecko endémique des petites Antilles présent quant à lui au nord de l’île et en Dominique. Il ressemble au sphérodactyle de Saint-Vincent mais se distingue par la présence d’ocelles noires à centre blanc sur les épaules.

Sphérodactyle cocardé
Sphérodactyle cocardé | ©M.Dewynter

Il occupe lui aussi divers milieux depuis les forêts sèches jusqu’aux milieux les plus humides d’altitude. Comme son homologue du sud, il est très sensible aux défrichements et à besoin d’espaces végétalisés pour perdurer. La réduction de la surface de son habitat constitue ainsi sa plus préoccupante menace même si actuellement, il n’est pas encore considéré comme en danger.

Le Scinque mabouya (Mabuya mabouya)

C’est une espèce endémique de la Martinique bientôt considérée comme éteinte. La dernière observation date de 1880.

Espèces Endémiques Eteintes

L’introduction d’espèces par l’homme, en particulier la mangouste en 1889 pour lutter contre le rat (lui-même introduit involontairement) a eu un impact considérable sur la biodiversité en Martinique et plus largement dans les Antilles. Par le biais de ces introductions, l’homme est ainsi responsable de l’extinction rapide de plusieurs espèces de reptiles en Martinique et plus largement à l’échelle mondiale, du fait de leur endémisme.

De plus, la fragmentation des milieux accélère la diminution des effectifs des populations conduisant petit à petit à leur extinction. Toutes ces pressions permettent d’affirmer que les reptiles des Caraïbes sont les plus menacés du monde.

Leiocephalus herminieri, l’holotropide de l’Herminier, endémique de Martinique a été observé pour la dernière fois en 1837.

Pour en savoir plus sur les lézards de la Martinique :
 
A consulter sur place au centre de documentation de la DEAL Martinique (05 96 59 58 03)
 

Données disponibles

Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site internet de l’Observatoire Martiniquais de la Biodiversité

Vous pouvez accéder à des données SIG et des cartes sur : https://www.geomartinique.f
Des données sont également disponibles sur la base de données www.faune-martinique.org

Dans l’attente d’un Système d’Information sur la Nature et les Paysages (SINP) pour le territoire de la Martinique, vous pouvez envoyer un mail à : p-speb.deal-martinique@developpement-durable.gouv.fr, pour obtenir des données complémentaires disponibles sur votre site d’étude en précisant le pétitionnaire, l’objet de l’étude et la localisation du projet (numéro de parcelle).

Partager la page

Commentaires

Tous les champs marqués d’une astérisque (*) sont obligatoires.

Entrez vos informations pour commenter