Vulnérabilité des territoires littoraux de la Martinique

L’érosion côtière est un phénomène global d’origine naturelle qui concerne aussi bien les littoraux tempérés que tropicaux. Chaque année, la mer gagne en moyenne 1 m sur le littoral martiniquais. Certaines plages de Martinique ont perdu 120 m de large alors que certains écrits du XVIIIème et du XIXème siècle décrivent des plages de largeur moyenne de 150 m. Il était même possible aux Martiniquais, en longeant le littoral nord de l’île, de relier la ville de La Trinité à l’Est à celle du Carbet à l’Ouest.

Si ce phénomène d’érosion est dit naturel, il est manifestement accentué par d’autres facteurs causés par les activités humaines : le prélèvement de sable, recul des mangroves au profit d’une artificialisation des côtes, urbanisation…Face à ce constat on peut facilement imaginer un avenir sombre des activités humaines sur le littoral avec des conséquences humaines, sociales et économiques notables.

Des habitants qui vivent sur le littoral ont déjà été contraints de se replier à l’intérieur des terres, les activités humaines implantées sur cette bande de terre littorale étant de plus en plus confrontées au phénomène.

Dans la commune du Prêcheur au Nord-Ouest de la Martinique, l’érosion spectaculaire a poussé les habitants et les pouvoirs publics à chercher des solutions pour lutter contre la progression de la mer qui grignote les côtes depuis des décennies. Une des méthodes utilisées consiste à végétaliser la côte avec la plantation d’espèces endémiques de la Martinique comme le raisinier bord de mer, l’aloé vera ou encore la patate bord de mer. Ces plantes, du fait de leur importante densité végétale et de leur système racinaire, composent une armature qui retient le sable.

Cet exemple de technique pour lutter contre l’érosion du littoral est évoqué dans le guide pour la gestion du littoral en Martinique, avec pour objectifs de permettre aux différents intervenants notamment les élus, premiers magistrats de la commune d’être informés sur ces milieux fragiles et la nécessité de les protéger et de participer à une nouvelle gestion pour répondre aux différents défis notamment du changement climatique.

Le guide est également un outil de travail et de prévention de l’érosion côtière qui permettra aux différents utilisateurs d’appréhender le milieu littoral compte tenu notamment des phénomènes récents, échouages des algues sargasses, espèces envahissantes, érosion du trait de côte.

La DEAL, l’ONF et le BRGM oeuvrent pour que les décideurs, gestionnaires, associations, personnes morales ou privées s’approprient ce guide pour adopter les mesures techniques et les méthodes qui contribuent à protéger et également à valoriser le littoral martiniquais qui présente de nombreux atouts naturels, paysagers, patrimoniaux touristiques. D’où la nécessité du partage de la connaissance d’une part et de l’organisation de ces espaces d’autre part afin de protéger, sauvegarder ces territoires littoraux de manière durable en conjuguant développement et urbanisation dans le respect des équilibres naturels.

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Anna Minnema

Bonjour, Je m’appelle Anna Minnema et je suis actuellement étudiante en Master 1 de géophysique à la Sorbonne, à Paris, et récemment diplômée d'une double licence en Droit et en Géographie. Dans le cadre de mes études, je dois faire un stage à partir de janvier, d’une durée minimum de 3 mois. Ainsi, je vous contacte car je suis à la recherche d’un stage qui correspond à mes centres d’intérêts : le guide pour la gestion du littoral en Martinique a attiré mon attention sur les actions que vous menez. J’ai grandi à Nice, sur la côte méditerranéenne, ce qui a largement contribué à ma fascination pour les milieux marins et les enjeux qui y sont associés. A l’avenir, j’aimerais pouvoir étudier les changements environnementaux que connaissent les littoraux, dans le contexte actuel de crises climatiques . Effectuer un stage sur ce thème serait pour moi une réelle opportunité. En classe, j’étudie de nombreuses matières qui me permettraient d’être efficace sur le terrain, et de contribuer activement au projet de recherche en cours. En effet, j’étudie notamment la télédétection, j’analyse les dynamiques des bassins versants, les risques naturels (cyclones, tsunami, éruption volcanique, etc.), ou encore diverses méthodes de recherche en géophysiques (le carottage par exemple). Je maîtrise également les systèmes d’information géographique, ce qui me permet de réaliser des cartes complètes et intéressante pour les projets de recherche. Enfin, j’ai choisi une o cours nommé « Apprentissage de la production documentaire », afin d’apprendre à réaliser des films documentaires sur le milieux étudié. Je serai ravie de discuter avec vous plus longuement, et suis disponible pour répondre à vos éventuelles questions. Bien à vous , Anna Minnema

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