Connaissances des EEE marines

Les espèces exotiques envahissantes (EEE) sont reconnues comme l’une des principales causes de l’érosion de la biodiversité dans les collectivités d’outre mer. Le milieu marin n’est pas épargné par le phénomène.

Alors que les EEE terrestres sont plutôt bien identifiées et les stratégies locales sont développées pour mieux prévenir leur introduction, leur dispersion et limiter leurs impacts, les invasions marines sont peu étudiées et souffrent d’un déficit important en matière de connaissances et de sensibilisation. Les EEE en milieu marin se propagent principalement via les eaux de ballast, le biofouling, le commerce d’espèces d’aquarium et l’aquaculture.

Il existe plusieurs conventions internationales telles que la Convention sur la diversité biologique ou la Convention sur la gestion des eaux de ballast qui traitent de la question, en particulier de la gestion des voies et vecteurs de dissémination. Face aux invasions biologiques marines, la prévention et la surveillance sont des éléments clés.

La Martinique n’est pas épargnée par le phénomène. Quinze EEE ont été recensées dans les Antilles Françaises dont 12 sont déjà présentes en Martinique. Parmi elles, deux espèces présentent un caractère envahissant dans toutes les collectivités : le poisson lion et halophila stipulacea.

Le Poisson Lion

Poisson lion
Poisson lion | ©S.Munier
Le Poisson Lion (Pterois volitans/miles) est un poisson originaire de la région Indo Pacifique. Depuis son premier signalement en 1985 en Floride, le Poisson Lion a colonisé toute la Caraïbe et une grande partie du Golfe du Mexique. Il a été observé pour la première fois en Martinique en 2011. Bien que leur origine exacte soit discutée, il est certain que l’aquariologie en est la source.

Il est aujourd’hui présent dans tous les habitats côtiers (herbiers, zones sableuses, récifs, mangroves, estuaires, et jusqu’à 300m de fond). Du fait de l’absence de prédateurs locaux, de son importante fécondité, de son énorme appétit, et de sa venimosité, le Poisson Lion a pu rapidement étendre son aire de répartition et efficacement coloniser les Caraïbes.
Son impact sur la biodiversité locale est énorme : en l’espace de deux ans, il a réduit de 60% la biomasse en petits poisson dans les récifs des Bahamas.

Halophila stipulacea

<i>Halophila stipulacea</i>
<i>Halophila stipulacea</i> | ©S.Munier
Cette magnoliophyte ou plante à fleurs marine, originaire de l’océan indien, est observée en Martinique pour la première fois en 2006. L’espèce s’installe dans les zones sableuses occupées par les herbiers indigènes à Syringodium filiforme et Thalassia testudinum. Elle entre donc en compétition avec les herbiers locaux dont elle prend la place.

Autres EEE

D’autres EEE sont également présentes en Martinique : Tubastraea coccinea, Charybdis helleri et Ophiothela mirabilis entre autres.
En 2021, la DEAL subventionne l’association OCEANvironnement pour la réalisation d’études sur les deux dernières espèces.

<i>Tubastraea coccinea</i>
<i>Tubastraea coccinea</i> | ©S.Munier
Pour en savoir plus :

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